Tatouage, détatouage : Histoire
L’Art du tatouage.
Impossible de lui échapper !
A moins de ne plus lire de magazines et de se couper l’Internet… Car le tatouage est partout. Qui n’a pas entendu parler de cette voie lactée courant sur l’épaule de Rihanna ou du tigre en profil sur le Biceps de Justin Bieber ?


Le tatouage est à la mode porteur et médiatique. Il avance comme une lame de fond. Leurs tattoos, les people s’en font des alliés dans la course de haies à l’image et dans la superficielle concurrence au buzz.
Il y a les multirécidivistes, les accros sincères et dévoués, les fondus du dermographe. Dans ce clan, on repère les époux Beckham, le pirate Johnny Depp ou la regrettée Amy Winehouse. Et puis il y a les autres, plus nombreux, plus frileux, à la recherche d’un espace discret sur leur peau mais dont les photos publiées envahiront la toile. Car dans l’empire des paillettes et au royaume du bling-bling, la vitrine compte.
Qu’importe, après tout, le tatouage est fait pour être vu ! Et il fait le show. M Pokora affiche un dragon, Zlatan également, qui voisinent avec « l’homme de Vitruve ». Cœur de pirate prolonge l’Old School. Les gossips vont bon train sur le poignet geek de Lily Allen.


Et on commente le « Made in England » sous le pied du mannequin Cara Delevingne. Miley Cyprus s’inscrit « Love » sur l’oreille tandis que Frah exhibe son torse recouvert à chaque concert des Shaka Ponk.
Il y en a pour tous les goûts, tous les prix et toutes les couleurs. Citons encore ces deux derniers au milieu d’une infinité : Lady Gaga l’intellectuelle (non, non, pas d’ironie) choisit une citation de l’écrivain allemand Rilke pour lui orner le bras. Alizée, elle, préfère la fée clochette, ainsi qu’une blanche neige à la Kalachnikov (probablement en guerre contre la méchante reine).

Et parmi toutes ces têtes d’affiche il y a déjà celles qui regrettent leur tatouage. Mais n’est-il pas vrai qu’avec la prestidigitation du laser on peut désormais se tatouer (presque) n’importe quoi !
Indépendamment des caprices Hollywoodiens et loin des délires huppés de la jetset, le tatouage aujourd’hui surfe sur la grande déferlante d’un succès de masse. Autrefois confiné, réservé à quelques groupes marginaux, il devient désormais l’apanage de tous. Des sondages en témoignent : selon eux un Américain sur quatre serait tatoué, 1 Britannique ou un italien sur 5, 1 français et en allemand sur 10. Et la proportion augmente encore chez les jeunes. Ce qui confirme l’idée d’une probable progression de l’activité pigmentaire dans les années futures.
Le tatouage est ancien. Les 1ers signes qu’il nous laisse remonte à l’âge du Bronze. Puis il parcourt l’Antiquité. On le retrouve dans toutes les civilisations. Pourtant au Moyen Âge il est stigmatisé, voire interdit, pour des questions religieuses. Il faut attendre la renaissance pour le voir réapparaître dans le sillage des caravelles, puis des frégates. Au cours de leurs grandes expéditions maritimes les navigateurs européens (Christophe Colomb, Cook, Bougainville) le découvrent sur la peau des amérindiens, puis sur celle des polynésiens, des japonais ou des Philippins. Le Tattoo, ramené dans les ports par les marins, c’est sa grande réapparition en Occident.
Durant un temps assez long il devient l’exclusivité des classes sociales défavorisées voire même le signe de reconnaissance des criminels et des voyous. Au Japon, il est un rite chez les Yakusas (couvrant des surfaces complètes, on le nomme Irezumi). En Russie la mafia l’utilise comme un ciment de cohésion et dans le Nouveau Monde, signalons les Maras.

Au XIXe et XXe siècle, le tatouage marque aussi les légionnaires, les prostituées, et on l’expose dans des Side Shows. La parure tégumentaire flirte visiblement avec les mondes marginaux. Durant la seconde guerre mondiale, elle est utilisée par le troisième Reich pour marquer les déportés comme jadis à Rome elle marquait les esclaves.
En 1945 l’Europe se libère. Les trois vainqueurs du nazisme se réunissent à Yalta : c’est l’anecdote fameuse du « syndicat des tatoués » puisque Roosevelt, Churchill et Staline sont tous les trois « initiés ». De Gaulle ne fait pas partie des invités : normal, il ne porte aucune parure cutanée !
Les temps changent. Avec les années 50 et 60, l’art corporel s’insinue dans les révoltes post adolescentes et touche aussi de nouveaux groupes : rockeurs et bikers dans un premier temps, puis les Hippies du Flower Power. Profitant ensuite du désarroi et du désenchantement qui saisissent la jeunesse ouvrière à l’heure du naufrage industriel, il frappe la porte des Punks et des Skins. Suivent d’autres mouvements culturels, d’autres microcosmes : Gang Rap, Gothique ou afficionados du métal pur et dur.

Cependant au cours des années 80, l’univers du tattoo a amorcé un virage grand public. Il a cessé d’intéresser exclusivement des milieux fermés. Il s’ouvre à tous. Il se démocratise en abordant classes moyennes et Bobos. Du coup, face à l’afflux d’une nouvelle clientèle les salons doivent innover, améliorer leurs techniques et proposer des œuvres d’une qualité esthétique de plus en plus avérée. De grands noms du tatouage apparaissent et les courants se diversifient : à côté du Old School se développe la New School, le tatouage tribal, le style japonais, l’hyper réalisme, le biomécanique, le Lettering, le Geek… La pratique démographique devient un art à part entière reconnu à travers le monde.
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